Kenya : un nouveau trafic inquiétant menace de déclencher une "invasion biologique" ! La France menacée ?

Ils ont à peine 18 ans et ont écopé d'une amende de 7 000 euros chacun pour possession illégale et trafic d'animaux sauvages vivants. Quel animal détenaient-ils ? Et pourquoi est-ce si grave ?

Fourmi Trafic Kenya Insecte
Selon les espèces de fourmis, la reine peut valoir entre 300 et 500 euros sur le marché noir !

2 jeunes belges de 18 ans ont été jugés coupables de possession illégale et de trafic d'animaux sauvages vivants le mercredi 7 mai dernier au Kenya. Le tribunal de Nairobi les a condamnés à payer 7 000 euros chacun car ils possédaient et ont tenté de faire sortir du pays des milliers de... fourmis ! Les insectes étant vivants, les européens ont échappé à la peine de prison.

Ce procès d'un genre nouveau démontre un trafic mal réglementé et surtout insoupçonné. Qui achète et collectionne des fourmis ? Combien ce trafic rapporte-t-il ? Quels risque y'a-t-il à introduire ou exporter des espèces exotiques ?

Certaines personnes n'ont pas de chien ou de chat comme animal domestique. Ils optent plutôt pour des NAC, c'est-à-dire, les Nouveaux Animaux de Compagnie, parmi lesquels on compte : les araignées, les serpents, lézards entre autres. On peut maintenant ajouter les fourmis ! Les passionnés de ce petit insecte sont prêts à payer très cher pour les observer dans un vivarium.

Un business lucratif !

Le trafic de fourmi est un moyen de se faire de l'argent facilement. Il suffit de ramasser l'insecte dans son jardin et de le mettre en vente sur internet. À peu près 1 000 espèces de fourmis différentes sont en vente en ligne. Pourquoi acheter ces insectes ? Simplement dans un but récréatif et/ou éducatif. La fourmi est un formidable animal de compagnie pour ceux qui ne veulent pas de frais vétérinaire, de nourriture, de garde en cas d'absence etc...

De petite taille, l'insecte peut facilement être transporté et envoyé à travers le monde. Dans le cas des 2 jeunes belges jugés au Kenya, ils avaient été arrêtés en possession de 5 000 reines, un "cas plutôt exceptionnel" selon Jérôme Gippet, chercheur en invasions biologiques. Le prix commence à 10€ la fourmi reine de l'espèce Messor barbarus que l'on retrouve dans le sud de la France, en Espagne et en Italie.

Et jusqu'à 300 à 500 € la reine des fourmis coupeuses de feuille sud-américaines. Cette espèce exotique fascine les passionnés. Autre espèce demandée par les internautes : la fourmi bouledogue. Ce sont les plus grosses fourmis au monde, capables de sauter et piquent très fort ! L'espèce capturée par les amis belges était la Messor cephalote (prix entre 100 et 200€ la reine).

Un commerce risqué et une menace écologique

Peu importe la race, la variété, l'espèce, le déplacement et le commerce de faune et de flore est risqué pour la planète. Le spécialiste Jérôme Gippet explique que ce commerce (et non pas trafic, mot qui s'applique pour les espèces protégées, or ici il s'agit d'invertébré et il n'existe aucune législation spécifique) peut causer des dommages irréversibles.

Le chercheur suisse prend l'exemple des fourmis coupeuses de feuilles "présentes uniquement en Amérique du Sud. Si elles s’échappent du vivarium d’un passionné en Asie ou en Afrique, où les conditions climatiques sont similaires, on ne sait pas ce qu’il se passe. Certaines sont capables de ravager un arbre en quelques jours en le vidant de ses feuilles et d’anéantir des cultures".

C'est déjà le cas en France avec la fourmi électrique ou la fourmi de feu. Contrairement au commerce, elles n'ont pas été importées intentionnellement mais à cause du transport de plantes ou de fruits. Elles peuvent néanmoins causer des "invasions biologiques" dont il serait très difficile de se débarrasser.

Source : ITW de Jérôme Gippet pour Libération

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