Orages, inondations, cyclones : combien ont coûté les catastrophes naturelles en France en 2024 ?
Inondations, orages et même cyclone tropical, nombreuses ont été les catastrophes naturelles à toucher le territoire français en 2024, induisant un coût élevé pour les assurances.

Selon une estimation de la Caisse centrale de réassurance (CCR), les dégâts causés par les catastrophes naturelles ont coûté 2 milliards d'euros en France durant l'année 2024. Un chiffre important mais qui reste loin des records.
Un coût relativement « normal »
L'année 2024 a été marquée par plusieurs événements majeurs sur le territoire français. On se souvient par exemple des nombreuses inondations entre l'hiver et le printemps puis durant l'automne, touchant de très nombreuses communes françaises avec des dégâts plus ou moins importants selon les secteurs.
De plus, l'année s'est terminée avec le passage dramatique du cyclone Chido à Mayotte, une catastrophe naturelle ayant causé la mort d'au moins 39 personnes et causé des dégâts faramineux dans le département le plus pauvre de France, rasant complètement certains secteurs, notamment sur l'ouest de l'île. Selon le ministre des Outre-mer, le coût de la reconstruction a été estimé au-dessus du milliard d'euros.
Autre vidéo montrant l'ampleur des dégâts sur le secteur de #Kawéni à #Mayotte suite au passage du cyclone #Chido.
— Meteo60 (@meteo60) December 17, 2024
Vidéo : Ampire Prod. pic.twitter.com/GaSiVGraVX
Au total, Le coût des catastrophes naturelles qui ont touché la France l'an dernier a donc été estimé à environ 2 milliards d'euros par la CCR, un montant bien supérieur à la moyenne de la période 1982-2023 mais qui reste relativement normal après des années exceptionnellement coûteuses. Par exemple, le coût des catastrophes naturelles s'élevait à 3,9 milliards d'euros pour la seule année 2022, soit quasiment deux fois plus qu'en 2024.
Un régime restant « financièrement robuste »
Si les coûts des catastrophes naturelles sont restés en-deçà de ce que nous avons pu connaître durant les années précédentes, l'année 2024 se caractérise notamment par de très nombreux sinistres de moindre ampleur, moins coûteux à l'échelle unitaire. Néanmoins, le coût cumulé des « petits sinistres » a atteint un niveau sans précédent depuis la création du régime des catastrophes naturelles il y a plus de 40 ans.
Si le régime des catastrophes naturelles français fait face depuis plusieurs années à des déficits structurels récurrents en lien avec la multiplication des aléas climatiques, celui-ci est toutefois de nouveau financièrement robuste selon Jacques Le Pape, président du réassureur public français. En effet, l'ajustement des tarifs intervenu en début d'année a permis de limiter les risques financiers dans ce secteur.
La surprime des contrats d'assurance prélevée sur les contrats multirisques habitation et automobile des particuliers et des entreprises, destinée à financer le régime des catastrophes naturelles a en effet été relevée depuis le 1er janvier dernier, passant de 12% à 20%. Cette augmentation relative pour les foyers, représentant 16€ de plus par an, a permis de reconstituer les réserves de la CCR à hauteur de 2 milliards d'euros, ce qui permet à l'assureur des assureurs de redevenir « un absorbeur de choc normal ».
Cependant, cet équilibre reste fragile et l'augmentation graduelle des catastrophes naturelles en liaison au changement climatique imposera de nouvelles hausses de la surprime à l'avenir. Celles-ci devraient s'effectuer à intervalles réguliers selon le directeur général de CCR, Edouard Vieillefond, "à priori pas trop souvent, mais tous les trois, quatre ou cinq ans".
Référence de l'article :
En 2024, les catastrophes naturelles ont coûté 2 milliards d'euros en France, TF1Info et AFP, 18/06/2025