Bloquer les rayons du soleil pour ralentir le réchauffement climatique : est-ce une bonne idée ?

Lancer des nuages de particules réfléchissantes dans l'atmosphère ou pulvériser de l'eau de mer rendre les nuages plus lumineux, voilà comment la géo-ingénierie espère nous sauver du changement climatique.

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Empêcher la lumière du soleil d'atteindre la Terre, est-ce possible et cette solution permettra-t-elle de sauver la planète ?

50 millions de livres sterling, c'est le budget alloué par l'Advanced Research and Invention Agency (Aria), l'agence gouvernementale du Royaume-Uni, aux scientifiques britannique pour tester des expériences de géo-ingénierie en plein air. Sauf que la géo-ingénierie est une science controversée car elle utilise des techniques manipulant le climat et l'environnement.

Les propositions de géo-ingénierie cherchent à bloquer les rayons du soleil pour ne pas qu'ils atteignent la surface terrestre. Parmi les solutions proposées : lancer des nuages de particules réfléchissantes dans l'atmosphère ou encore pulvériser de l'eau de mer afin de rendre les nuages plus lumineux. Certaines expériences ont été annulées suite à une forte opposition de la communauté scientifique notamment.

De plus, il est, pour l'heure, impossible de dire si ces méthodes seront efficaces. Mais si elles le sont, elles permettraient de réduire temporairement la température mondiale et donc de limiter les conséquences du réchauffement climatique. Un gain de temps qui donnera l'occasion de réduire profondément les émissions mondiales de carbone afin d'atteindre la tant attendue neutralité.

Pour les partisans de la géo-ingénierie, il est vital de réfléchir à ce type de solution au cas où il y aurait besoin d'un plan d'urgence. Car ces derniers estiment que les autorités mondiales n'arrivent pas à vraiment limiter l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, avec le récent exemple d'une année 2024 aux températures records.

Mais pour les contestataires, dont une partie de la communauté scientifique, gérer les rayons du soleil au gré des besoins pourrait avoir de graves conséquences. Par exemple, les pluies vitales pour la production alimentaire pourraient ne plus tomber sur le région initialement abreuvée.

Autre argument avancé par les opposants à la géo-ingénierie solaire est que se concentrer sur ces solutions risque de faire oublier le vrai combat contre l'urgence climatique, à savoir la combustion de combustibles fossiles. Ce à quoi le Dr Pete Irvine de l'Université de Chicago (États-Unis) répond qu'il est important "de souligner que la géo-ingénierie ne remplace pas les réductions d'émissions".

Mais pour le Pr Mark Symes, qui dirige le programme Aria, la menace est imminente. L'effondrement des courants océaniques ou encore la fonte des calottes glaciaires géantes auraient des effets dévastateurs bien pires que les conséquences des techniques de la géo-ingénierie. Les solutions d'ingénierie solaires doivent être mise en place avant l'effondrement de la planète selon lui.

Par ailleurs, le professeur se veut rassurant et explique qu'aucune substance toxique ne serait libérée, qu'une évaluation de l'impact environnemental serait publiée avant les expériences en plein air et que les communautés locales seraient consultées.

Parallèlement, un autre projet est financé cette fois-ci à hauteur de 10 millions de livres sterling (soit un peu plus de 11 millions d'euros) par le Conseil national britannique pour la recherche environnementale (Nerc), afin de mener des études sur les impacts potentiels de la géo-ingénierie solaire.

Sources : TheGuardian

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