Écoscore en France : la petite étiquette va-t-elle vraiment limiter la fast fashion ?
Après le Nutritionniste-score, l'Écoscore sera mis en place dès cet été. Son affichage n'étant pas obligatoire, est-ce vraiment une solution pour lutter contre l'achat de fast fashion ?

Ce vendredi 16 mai, la Commission européenne a validé l'affichage d'une petite étiquette appelée "écoscore" sur les vêtements. L'écoscore correspond au coût environnemental d'un textile. Elle devrait apparaître sur les vêtements d'ici cet été en France. Comme chez son équivalent alimentaire le nutri-score, l'étiquetage n'est pas une obligation. Alors à quoi va-t-elle vraiment servir ?
The fashion and textile industry contributes massively to global waste and pollution.
— UN-Habitat Youth (@unhabitatyouth) March 27, 2025
Its time to rethink what we wear and the choices young consumers make today can shape a cleaner, greener tomorrow.
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La mode est responsable de 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui représente plus que les émissions de tous les vols internationaux et de la navigation maritime réunis ! L'industrie textile est également responsable de 35% des microfibres plastiques rejetées dans les océans. Et 20% de la pollution des eaux dans le monde serait due aux teintures du secteur textile, selon l'ADEME.
L'industrie de la mode est "l'une des plus polluantes au monde"
Pour ces raisons, le ministère français de la Transition écologique se réjouit de son déploiement "dès le second semestre". Pour la ministre Agnès Pannier-Runacher, l'écoscore est "une arme efficace pour l’Etat pour réduire l’impact environnemental, économique et social désastreux d’une ultra fast-fashion produite dans des conditions bien moins exigeantes qu’en France ou en Europe".
L'objectif de cette étiquette est de faire connaître aux consommateurs le coût écologique d'un pull, d'un jean ou d'un maillot de bain. 16 critères sont pris en compte au total dont : les émissions de GES, la consommation d'eau, les dommages à la biodiversité (par exemple le rejet des microplastiques), la toxicité du produit et sa durabilité. La méthode de calcul est basée sur celle du PEF (Environmental Footprint Methods), recommandé par l’Union européenne.
Environnement et protection de l'emploi
Outre le fait de prendre conscience de l'impact écologique de la production d'un vêtement, l'affichage environnemental sert également à "protéger l'emploi" en France, explique la ministre. En effet, depuis l'apparition de marques chinoises, telles que SheIn et Temu, les marques textiles européennes et françaises subissent une concurrence féroce.
Lindustrie de la mode c'est :
— Est-ce Terre ️ (@malika_esther) May 2, 2025
10 % des émissions mondiales de CO
20 % de la pollution de leau,
35 % des microplastiques dans les oceans...
Pollués comme jamais.
Emanuele Morelli pic.twitter.com/oM32m9ktT8
Et pour cause ! Leurs concurrents chinois fabriquent à outrance, proposant plusieurs milliers de nouveaux vêtements chaque jour sur leur site ! Et à des prix imbattables (au détriment de travailleurs sous-payés et abusés !). De nombreux consommateurs français achètent sur ces sites car les produits sont moins chers que dans n'importe quelles enseignes françaises.
Comme le nutri-score, l'écoscore n'est pas obligatoire
Tout comme son homologue alimentaire le nutri-score, l'affichage de l'impact environnemental n'est pas une obligation. Le concept basé sur le volontariat permet aux entreprises les plus climaticides de ne pas afficher leur impact environnemental... Mais le gouvernement français est favorable à cette démarche volontaire afin de ne pas "fragmenter" le marché européen.
L'écoscore se présentera de la même façon que le nutri-score, c'est-à-dire, avec des lettres allant de A (à favoriser, impact environnemental ok) à E (à éviter, impact environnemental néfaste). L'étiquetage aurait dû être obligatoire et ce dès 2024. Mais de nombreux professionnels de l'industrie textile étaient réticents face à cette proposition, initialement prévu par la loi Climat et Résilience (2021).
Sources : Libération/GreenPeace France/Climateseed/Ministère de la Transition écologique