Tempêtes d’ammoniac et « mushballs » : bienvenue dans l’enfer de Jupiter. Partez à la découverte de cette planète folle
Nous découvrons l’atmosphère chaotique du géant gazeux Jupiter, la planète la plus extrême de notre système solaire, avec ses éclairs géants et ses boules de glace et d’ammoniac appelées mushballs.

Jupiter n’est pas seulement la plus grande planète du système solaire : c’est aussi celle qui possède l’atmosphère la plus chaotique, puissante et déroutante, avec des vents dépassant les 600 km/h, des tempêtes qui durent depuis des siècles et des phénomènes encore jamais observés sur Terre, comme les fameuses mushballs. En d’autres termes, son atmosphère est un véritable laboratoire de physique extrême.
Et tout cela, on le doit à des missions comme Juno et aux télescopes spatiaux, qui permettent aux scientifiques de percer peu à peu les mystères de cette planète.
Que sont les « mushballs » ?
Lors de ces missions, l’une des plus grandes surprises a été la découverte de structures appelées mushballs (littéralement « boules molles »), une sorte de grêle géante composée non seulement d’eau, mais aussi d’ammoniac.

Ces sphères se forment dans les couches supérieures de l’atmosphère lorsque la vapeur d’eau et l’ammoniac se combinent puis gèlent, créant des boules denses et visqueuses.
Contrairement à la grêle terrestre, les mushballs sont bien plus lourdes et plongent vers des couches beaucoup plus profondes, emportant avec elles des éléments clés que l’on pensait auparavant absents.
Une atmosphère stratifiée et extrêmement chaotique
L’atmosphère jovienne est composée majoritairement d’hydrogène (environ 90 %) et d’hélium, avec des traces de méthane, de vapeur d’eau, d’ammoniac et d’autres composés. À l’œil nu, les bandes colorées qui entourent la planète sont le résultat de puissants courants-jets circulant dans des directions opposées.
Científicos confirman que Júpiter está siendo azotado por granizadas de amoníaco.
— Enrique Coperías (@CienciaDelCope) April 16, 2025
️ En lo más profundo de las tormentas de Júpiter, granizos de amoníaco y agua las misteriosas mushballs recorren cientos de kilómetros entre relámpagos y turbulencias. Una nueva imagen en pic.twitter.com/K4NuE4Ay8w
Ces bandes sont divisées en zones claires (zones) et en bandes sombres (ceintures), où les masses d’air montent ou descendent. Entre elles se forment d’immenses tourbillons et vortex, le plus célèbre étant la Grande Tache rouge, une tempête de la taille de la Terre qui est active depuis au moins 300 ans.
Orages électriques et éclairs monstrueux
L’une des caractéristiques les plus déchaînées de Jupiter est son activité électrique : les tempêtes joviennes produisent des éclairs jusqu’à dix fois plus puissants que ceux observés sur Terre, dégageant une quantité d’énergie considérable.

Ces éclairs se forment dans des nuages d’eau situés bien plus en profondeur que sur notre planète, et semblent être alimentés par des interactions avec l’ammoniac.
Pourquoi est-il si important d’étudier Jupiter ?
Étudier l’atmosphère de Jupiter permet de mieux comprendre le fonctionnement des géants gazeux, aussi bien dans notre système solaire qu’au-delà. Les processus physiques qui s’y déroulent servent à tester des théories sur la formation des planètes, la dynamique atmosphérique et la chimie dans des environnements très différents de ceux de la Terre.
De plus, de nombreux exoplanètes découvertes en dehors de notre système solaire sont similaires à Jupiter en taille et en composition. Étudier ce géant gazeux est donc une première étape essentielle pour comprendre les planètes lointaines qui orbitent autour d’autres étoiles.